Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





04 septembre 2016

Nouvelle configuration lourde du GAé


Les bruits de coursives entourant la nouvelle projection du Groupe Aéronaval (GAn) laissent entrevoir un nouveau format inédit. Il pourrait y voir 26 chasseurs à bord (en plus de deux aéronefs de guet aérien (E-2C Hawkeye) et des hélicoptères servitude (CSAR, SAR) qui seront tous les Rafale M.

Le GAn (Groupe Aéronaval) en lui-même ne bénéficie pas de tels détails, à notre connaissance. Seule la participation de la frégate allemande Augsburg (F122) est annoncée (elle avait déjà été présente dans le dispositif français de décembre 2015 à mars 2016). Eu égard aux déploiements précédents des porte-avions français, il y a fort à parier qu'une Frégate de Défense Aérienne (FDA) et une Frégate Anti-Sous-Marine (FASM) se joindront au groupe, sans oublier la présence d'un Sous-marin Nucléaire d'Attaque (SNA) mais également d'un Bâtiment de Commandement et de Ravitaillement (BCR).

Le Groupe Aérien embarqué (GAé) monte d'un cran supplémentaire par rapport à la configuration précédente (comptant également des Super Etendard Modernisé : mission Arromanches 2). Le porte-avions Charles de Gaulle et, partant, tout le groupe aéronaval, prendra la peine d'expérimenter cette configuration "tout Rafale (M)" avant la prochaine refonte du bateau. 

Ce format serait alors le deuxième plus haut jamais observé (mission Chammal 2) depuis l'entrée en service du Charles de Gaulle (2001, déjà 15 ans d'opérations à la mer). 

Suite à un ensemble de débats, de lectures et relectures, il avait été affirmé que le porte-avions emportait une configuration maximale de 24 machines. Cependant, un officier supérieur de la Marine précisait que cette limite pouvait être portée à 30 chasseurs, en plus des Hawkeye et des hélicoptères. 

Dans les faits, les PA 75 Bretagne et Provence - qui deviendront les R91 Charles de Gaulle et R92 Richelieu - voient le GAé conçu autour du F/A-18 Hornet sans Hawkeye. Le nombre de chasseurs est alors arrêté à 35 unités. L'introduction de l'avion de guet aérien E-2C Hawkeye et le passage du F/A-18 Hornet au Rafale M voit la Marine ne plus retenir 35, ni 32 Rafale mais une configuration maximale du GAé à 24 chasseurs. 

Ce nombre est dépassé au moins une fois en 2016. Il tient compte, non pas seulement du dimensionnement des installations aéronautiques à bord du porte-avions mais également de la capacité de régénération du potentiel des flottilles de chasseurs embarqués. 
Seules deux flottilles sont opérationnelles sur Rafale M à savoir, chronologiquement, la 12F (conversion débutant en 2001, déclarée opérationnelle en 2004) et la 11F (débute sa conversion en 2010, demeure opérationnelle la même année). La 17F abandonne durant l'été 2016 ses Super Etendard Modernisés pour se transformer sur Rafale M. 

Sur les 48 Rafale commandés pour la Force Maritime de l'Aéronautique Navale (FMAN), 4 furent perdus dans des accidents, dont un mortel. Les Rafale M47 et M48 doivent être reçus d'ici 2020 à 2021.En supposant que des neuf Rafale M F1 envoyés en rétrofit, tous sont revenus. Et même dans ce cas, il nous faut retirer un Rafale M mis à disposition de l'escadron de transformation Rafale 3/4 Aquitaine. L'actuel format à 45 Rafale qui doit être atteint vers 2025 ne suffira pas pour armer le 3/4 Aquitaine avec 3 Rafale M attendues de la participation de la Marine à cette unité en 2017 (6 à terme).

La Marine dispose au maximum de 42 Rafale dont 39 ou 40 que doivent se partager trois flottilles. Un M49 est attendu dans le cadre de la cinquième tranche de production pour atteindre le format de 45 Rafale. Cependant, cette dernière tranche n'a pas encore bénéficié de commandes. Soit une hypothétique répartition d'environ 13 machines par unité. Quand deux flottilles sont en opérations sur le porte-avions, la troisième régénère son potentiel en hommes et machines en France. 

Entre parenthèses, il sera donc logique que l'Etat-Major de la Marine demande au cours de la prochaine LPM un renforcement du nombre de Rafale M afin de pouvoir maintenir trois flottilles et donc la capacité à durer avec un seul porte-avions. Il est difficilement concevable, dans le dimensionnement des moyens aux missions actuellement demandées, de se satisfaire de trois flottilles sans leur dotation théorique et dont la moindre perte obère leur potentiel, faute de réserve. 
Un deuxième porte-avions n'impliquerait pas forcément un nombre plus important de Rafale puisque dans la pratique française la permanence aéronavale ne s'entend pas comme un porte-avions en permanence à la mer mais disponible en permanence.

Si bien que la limite déclarée ou rectifiée oralement entre 24 et 30 machines sur le porte-avions dépend surtout du nombre de machines pouvant être alignée par deux flottilles, soit un maximum, toujours hypothétique et sous réserve de la répartition réelle par unité, de 28 Rafale M. 

Il est toutefois possible d'obérer la capacité de régénération de la troisième flottille, et donc de sacrifier la capacité à durer des trois unités, pour porter à "environ 30 Rafale M" le GAé. 

Faut-il penser que la limité maximale de Rafale M pouvant opérer sur le Charles de Gaulle est plutôt de 28, 30, 32 ou 35 ? En l'espèce, le porte-avions n'a pas encore bénéficié de sa refonte donc les installations n'ont pas encore été adaptées au "tout Rafale (M)". Sans cette optimisation d'espace, il est difficile de connaître la limite haute avec deux E-2C Hawkeye (la Royale ne pouvant espérer mettre en oeuvre le troisième en mer, toujours à terre pour entretien). 

Ces discussions pourraient apparaître comme byzantines, cependant, elles servent le positionnement aéronaval français en Europe face aux Queen Elizabeth et Prince of Wales (32 chasseurs embarqués) et face aux autres porte-avions et porte-aéronefs dans le monde. Une limite haute entre 28 et 35 Rafale M (pour une limite théorique de 40 aéronefs) peut aider à positionner la France devant d'autres ponts plats étrangers (moins bien dotés en chasseurs), ce qui change la perception stratégique vis-à-vis d'une région où le GAn pourrait intervenir, c'est-à-dire l'équilibre des forces.

En attendant, le GAé s'entraîne pour reprendre, à nouveau, la mer et effectuer les opérations demandées par le Président de la République en novembre au large de la Syrie et de l'Irak, pour le troisième passage consécutif en une année (un bateau très disponible quand il n'est pas en IPER/refonte). Le nombre de Rafale B, C et M sur zone atteindra les 38 avec ceux de l'Armée de l'air en Jordanie et à l'IMFEAU. 


Pour aller plus loin, le porte-avions :

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