Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





18 mai 2012

Le gouvernement anglais a-t-il sciemment torpillé la refonte CATOBAR des Queen Elizabeth ?

© Mer et Marine. La dernière mouture du PA2 : "Juliette 2".

 L'article d'hier -"Abandon des EMALS à bord des CVF : un manque de puissance électrique ?"- se concluait sur un constat inattendu, et relevé seulement par Kouak : l'absence de production de vapeur à bord d'un éventuel CVF ou CVF-FR CATOBAR mettant en oeuvre des catapultes à vapeur. Un autre lecteur, Gilles, pointe du doigt les ambigüités gouvernementales anglaises à propos de la refonte CATOBAR avec EMALS (ElectroMagnetic Aicraft Launch System) : l'argument du manque de puissance électrique, développé dans le billet d'hier, ne résisterait pas au doute suscité par de nouvelles questions, et de nouveaux éléments.

16 mai 2012

Abandon des EMALS à bord des CVF : un manque de puissance électrique ?

© Incoming.

 Ainsi donc, l'actuel gouvernement anglais a choisi de faire le chemin inverse de celui qui avait conduit le précédent aux décisions de la Strategic Defense Review de 2010. Au grand dam d'une partie de l'opinion navale anglaise, ce ne sera plus le F-35C qui appontera sur le Prince of Wales, mais les F-35B qui pourraient apponter sur les deux navires. La décision anglaise est d'une logique difficilement contestable en l'état actuel des informations.

15 mai 2012

Entretien avec Xander - L'esthétique du vaisseau de 74 canons

© Xander.






Bonjour Alexandre de Oliveira. Vous tenez le blog Xander -nom qui vous sert également de pseudonyme. Merci d'avoir accepté de répondre à quelques questions à propos de votre travail et d'un certain attrait pour la Mer et ses navires.


© Xander.





13 mai 2012

L'Espace, ce nouveal Océan : milieu où la France doit garder son rang ?



A la suite d'un billet de Terre à la Lune -Contre l'exploration spatiale (sic) : six raisons pour lesquelles l'homme ne doit pas quitter le berceau terrien (Partie 1)-, il est peut être temps de poser quelques éléments d'un débat qui risque de prendre de l'ampleur. Ces derniers temps -et l'expression est volontairement très vague- il a été question d'exploiter l'Espace.

Le constat est que des matières essentielles au développement industriel de nos sociétés pourraient venir à se tarir sur notre actuelle planète. En outre, certaines de ses ressources les plus précieuses sont sous le joug heureux de quelques puissances. Ayez une pensée pour la question des "terres rares" : la Chine est dans une belle position, et n'aura pas besoin de forcer son talent pour en profiter.

Mais dans l'Espace, il y aurait des astéroïdes d'une densité exceptionnelle en ressources précieuses à nos sociétés industrielles.

Il y a dès lors un choix qui s'offre aux Cités :
  • ou bien, nous prenons le risque de nous contenter de nos ressources terrestres, et cela suppose une gestion durable des matières (le recyclage). Mais est-ce que cela nous dispenserait d'aller exploiter les nodules polymétalliques qui jonchent le fonds de nos océans ? Le risque, c'est de détruire les écosystèmes sous-marins, et par là, d'atteindre très gravement les écosystèmes terrestres qui dépendent, notamment, de la production d'oxygène des océans (terriblement supérieure à tout ce que peuvent faire les forêts) ;
  • ou bien, de prendre le pari d'aller exploiter l'Espace.
La seconde solution offre la possibilité d'épargner les équilibres terrestres, et donc de préserver la "base de départ". En outre, et si jamais cet ambitieux projet était viable, alors le rapport de forces s'inverserait : il n'y aurait plus une ou des puissances jouissant de quelques prérogatives sur quelques ressources précieuses, primordiales, mais des puissances ayant les capacités de s'affranchir des pesanteurs terrestres.

Il y a bien des parallèles à faire avec le choix cité plus haut, et l'histoire maritime. L'aventure de la Mer n'est-elle pas l'aventure de la Liberté ? C'est-à-dire la liberté de choisir ses partenaires commerciaux pour écouler ses productions et ressources, et de continuer son développement grâce au libre et indépendant choix de s'approvisionner partout dans le monde.

L'exploitation spatiale répondrait à cet objectif de cette stratégie maritime fondée sur la Liberté. Il serait question de trouver dans l'Espace une certaine indépendance, pour ne pas dire une autonomie politique où les autres Etats auraient pas ou très peu de prise.

La stratégie spatiale, partiellement fondée sur la stratégie maritime, consisterait à se ménager une voie d'accès à l'Espace afin de profiter de ses richesses. Inévitablement, d'autres puissances seront sur les rangs pour gagner ses marges de manoeuvres économiques et politiques offertes par les ressources résidant dans l'Espace.

Il y aura donc une guerre des communications puisque, fatalement, toutes les positions ne se valent pas dans l'Espace. Certaines routes, certaines caractéristiques du milieu spatial seront stratégiques (comme les points de La Grange). Ces caractéristiques du milieu s'apparenteront à nos actuels détroits marins, nos "chokes points". Forcément, il y aura lutte pour leur contrôle, le monopole ou leur libre usage. Il faut se replonger dans les aventures coloniales, et notamment dans l'histoire de la Royal Navy qui s'est construite contre le monopole espagnol sur l'exploitation économique de ses possessions sud-américaines. Un idéal de Liberté a conduit les corsaires anglais, puis une marine tout entière pendant des siècles.

Dès lors, il y aura ceux qui auront intérêt à une libre utilisation, et ceux au monopole. Il y aura même ceux qui ont intérêt à une libre circulation définie par leurs critères. La puissance maritime ou spatiale dominante ne peut se faire interdire l'accès à son milieu d'évolutions, et au contraire, elle tend à étendre au maximum l'espace de liberté.

C'es tout le paradoxe des Etats-Unis qui, pour préserver l'exploitation des fonds marins, ont vu le président Truman faire une déclaration très prématurée en 1945. Elle devait permettre de préserver les prérogatives entreprisses américaines sur les ressources du plateau continental nord-américain (en nodules polymétalliques). Cette déclaration a eu comme répercussion dans la guerre de l'anchois de voir les Etats sud-américains établir une zone de pêche exclusive jusque 200 miles de leurs côtes. Pourquoi cette distance ? Car les poissons passaient jusqu'à cette distance, et au-delà, il n'y a pas plus rien à prendre. C'est ce qu'expliquaient le professeur Hervé Coutau-Bégarie au Café stratégique numéro 3 (8 décembre 2009 - 19 minutes et 30 secondes dans l'enregistrement audio). C'est-à-dire que la puissance maritime dominante a, malgré elle et ses intérêts, donné des arguments aux Etats côtiers, non-hauturiers, pour construire un monopole juridique sur l'exploitaiton de ressources marines. Les conflits pétroliers dans l'Amérique du Sud actuelle ne sont que le fruit du triomphe de cette conception née de la guerre de l'anchois. C'est ce genre de pesanteurs terrestres avec lesquelles il faut composer, et contre lesquelles l'Espace offre des alternatives "libres".

Les " global commons" ne sont qu'un concept des espaces communs (aériens, marins, spatiaux et cybernétiques) que seules des puissances maritimes ont pu imaginer. Plus les espaces communs sont grands, plus il y a d'espace de manoeuvre et de moyens de communiquer.

In fine, le Sea Basing n'était ou n'est qu'un concept servant à projeter le flux de ses forces dans un espace libre d'utilisation afin de s'affranchir des contraintes imposées par les autres Etats sur les terres émergées. L'exploitation de l'Espace pourrait être une réponse aux Etats territorialisant leurs eaux côtières à des fins d'exploitation économique exclusive. Ce serait encore une opposition renouvelée entre les "terriens" et les "marins".

La conquête spatiale sera probablement une guerre des communications.

Premièrement, il y a ceux qui peuvent ou pourront construire les outils nécessaires pour accéder à l'Espace, au sens où il est possible de s'y rendre et d'en ramener quelque chose de manière profitable pour les finances privées et publics. A la différence de la Mer, on ne transporte pas de grandes quantités de marchandises à moindre frais vers et en retour de l'Espace. Le fret spatial aura ceci de commun avec le fret aérien qu'il ne sera que sur les marchandises à la plus forte valeur ajoutée. Il y d'ores et déjà des nations qui ne peuvent pas accéder à l'Espace : elles sont enclavées, comme les territoires uniquement terrestres, sans accéder à la mer.

Deuxièmement, il s'agira de se doter des moyens pour défendre son accès à l'Espace et de participer à la course aux caractéristiques du milieu qui sont les plus intéressants. En effet, des stratégies de déni d'accès à l'Espace seraient dès aujourd'hui observables. Avant même d'évoquer une quelconque conquête des richesses spatiales, il faut bien considérer que celui qui domine l'espace où les satellites gravient possède un avantage stratégique primordial sur ses adversaires.

C'est tout simplement dire qu'il existe potentiellement le risque de revivre une seconde guerre de Sept ans et ses conséquences funestes : le traité de Paris de 1763. Cette année là, la France perdait le Canada et l'Inde. La face du Monde aurait été assez différente de celle que l'on a sous nos yeux aujourd'hui.

La France a perdu ces territoires car la Marine Royale a périclité sous Louis XV en raison non pas de coupes budgétaires, mais d'un repli budgétaire mal-exécuté : l'on peut réduire la taille de sa Flotte, mais il faut surtout en protéger les fondamentaux qui en assurent l'efficacité (formation, entraînements, capacités industrielles et scientifiques, recrutement constant, etc...). Hors, il y a manifestement eu un repli budgétaire qui s'est transformé en désastre naval car le repli est l'opération la plus difficile à effectuer à terre. Même pour les marines.

L'une des questions qui se posent à propos de la conquête spatiale est de savoir si elle est analogue aux conquêtes maritimes du temps passé ? Une autre est de déterminer si les actuelles activités maritimes sont une voie provisoire avant d'aller vers le nouvel Océan ?

Si nous étions irrémédiablement attiré par l'Espace, alors, il faut garder en mémoires nos erreurs passées, et se souvenir de la parole de Richelieu qui a toujours valu d'avertissement pour l'avenir :

« Les larmes de nos souverains ont le goût salé de la mer qu'ils ont ignorée ».

04 mai 2012

Sea Basing : Le couple BPC/Cougar HORIZON ou Sea King ASaC contre la piraterie au large de la Somalie ?


 
Dans le billet d'hier, il était question de remettre en service les Cougar du système HORIZON pour oeuvrer dans la bande littorale. Les différentes hypothèses d'utilisation opérationnelle envisagées appelaient à une grande refonte de ce système d'armes de l'ALAT. Aujourd'hui, c'est une hypothèse beaucoup plus modeste dont il s'agit : et si le couple BPC/hélicoptère de guet aérien était plus efficace au large de la Somalie que plusieurs frégates ?

03 mai 2012

Des Cougar HORIZON sur les frégates Horizon ?


Il y a quelques semaines, à peine (le 4 avril 2012), les deux frégates de défense aérienne de la Flotte menaient un très intéressant exerice au large du Centre d'essais missiles de la Direction Générale de l'Armement sur l'île du Levant (Var). Il était question d'intercepter un missile supersonique rase mer lancé contre le groupe constitué des deux navires. Le PAAMS (Principal Anti-Air Missile System) a été utilisé dans sa pleine mesure car l'un des vaisseaux, le Chevalier Paul, utilisait les senseurs et les effecteurs (les Aster 30, donc) du Forbin pour mener sa mission à bien. C'est-à-dire qu'il y avait, manifestement, un seul central opérations qui commandait aux radars et aux armes des deux navires pour intercepter l'assaillant. Tout du moins, c'est ce que l'on peut comprendre en lisant le compte-rendu officiel. C'était même une première en Europe selon ce dernier.

02 mai 2012

Aviso NG : et si les avisos A69 avaient été "modernisés" ?

© Inconnu.

 Si les navires sont la stricte représentation matérielle d'une pensée navale -et quelque soit le degré d'élaboration de celle-ci-, cela implique qu'ils représentent leur Etat. Le "prestige" représenté par ces coques de bois ou d'acier est lié à de très nombreux facteurs : le degré de sophistication de l'ingénierie nécessaire à leur construction, la qualité ou le nombre des armements embarqués, la taille du navire, la puissance effective que le navire de combat déplace, etc...

27 avril 2012

Renforcer la puissance navale française ? Dissimuler les navires à l'horizon des armes

© Wikipédia. SMS Gneisseau.

 Les amiraux Darrieus et Daveluy (qui ont deux prix de la Marine nommés ainsi en leur honneur) ont stimulé le débat naval français au tout début du XXe siècle. C'est de leurs divergences sur la portée utile des armes, et surtout sur la portée à laquelle il faut engager sérieusement un navire ennemi, que se dessine une certaine manière de pensée qui influe directement sur notre façon de concevoir le navire de combat aujourd'hui.

24 avril 2012

Défense aérienne de la Flotte : le porte-avions doit-il être le piquet radar aérospatiale ?

© Jane's Fighting Ships 1969-70 : SABMIS program.

La défense aérienne de la Flotte pose bien des questions. Un certain nombre d'entre elles nous conduisent invariablement vers la question des senseurs. La FREDA (FREMM de Défense Aérienne) en est l'exemple le plus abouti : elle ne disposerait pas de radar de veille aérienne à longue portée, elle n'aurait pas la puissance électrique nécessaire pour servir de navire de défense antimissile balistique (de théâtre, comme de territoire).

21 avril 2012

Les noms des BPC sont-ils adaptés aux capacités des navires ?

© Les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan 2012.

 Un lecteur me fait superbement remarquer qu'il y a peut être matière à débattre de la pertinence des noms qui ont été donnés aux deux premiers BPC.

20 avril 2012

DAMB de territoire : les coûts des intercepteurs de la bulle de défense aérospatiale



 La défense antimissile balistique de théâtre existe donc en France : ce sont les systèmes SAMP/T (Mamba) de l'Armée de l'Air. Ceux-ci permettent d'intercepter des missiles ayant une portée allant jusque 1000 km. Ou plutôt, il faudrait dire qu'ils peuvent intercepter des missiles balistiques dont vitesse en phase terminale (après la rentrée dans l'atmosphère) ne dépasse pas la vitesse de l'intercepteur : l'Aster 30, soit Mach 4.5 après trois secondes de vol.

17 avril 2012

L'Argentine jettera-t-elle l'Armada dans une alliance avec la Royal Navy ?



 Un conflit qui couvait entre l'Espagne et l'Argentine explose tout doucement. Buenos Aires est, comme tout les Etats qui peuplent cette planète, ou presque, contrarié par le niveau actuel des cours de l'or noir. Il n'y a donc pas quatre chemins pour une puissance étatique qui souhaite répondre aux souhaits de ses administrés : disposer d'énergie à un prix supportable. La présidente argentine, Cristina Kirchner, souhaiterait donc prendre le contrôle de la compagnie pétrolière locale, YPF. Cette action n'a que pour objectif de contraindre ladite société à augmenter sa production à destination du marché national argentin afin de détendre les prix de l'or noir.

13 avril 2012

Frégates spécialisées ou Destroyers polyvalents ? Les croiseurs légers Horizon tranchent !

© Marine nationale.

La construction d'une Flotte ne repose donc que sur une doctrine claire et équilibrée, suffisamment bien pensée pour accoucher de la réalisation d'un projet sur deux décennies, au moins. Quand la doctrine est hésitante, ou ne parvient pas à s'extirper d'un débat, cela a donné la flotte d'échantillons. Les débats en ce modeste lieu ont pu porter sur les escorteurs : faut-il des corvettes ou frégates légères spécialisées ? De grandes frégates, destroyers, plus ou moins spécialisés ? De grands navires polyvalents ?

11 avril 2012

Marine nationale : Commando Carrier et Sea Basing français ?


© Inconnu. Le HMS Bulwark en opération avec des Westland Whirlwind au décollage.
Historiquement, Londres avait fait le choix de durer à la Mer. C'est-à-dire que les Anglais privilégiaient l'utilisation des communications maritimes pour frapper sur le continent là où cela fait mal à la puissance continentale du moment. Il s'agissait d'équiliber les puissances en Europe. La masse continentale était manoeuvrée par la puissance navale qui choisissait à sa guise le terrain. Cette stratégie nécessitait de trouver un autre puissance continentale pour porter le coup décisif à la première, ou une coalition de bonnes volontés.

05 avril 2012

Défense aérienne de la Flotte, solutions italiennes et Marine 2030




Rome envisagerait de permettre à ses FREMM de pouvoir embarquer des missiles Aster 30. Il s'agit encore une fois de préparer l'avenir... sans les Horizon n°3 et 4 (italiennes !). Cette "intégration", ou cette nouvelle option ouvre des perspectives intéressantes. Premièrement, la structure de la Marina militare pourrait s'en trouver bouleverser. Deuxièmement, la Marine nationale pourrait être affectée par ce choix italien.