Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





08 octobre 2016

La refonte fantôme

© Janick Marcès / ECPAD. Revue navale - Ballet d'hélicoptères des autorités au-dessus du PA CDG le 15 août 2004 à Toulon.
Le Projet de Loi de Finances (PLF) 2017 ne livre presque pas d'informations sur l'ATM 2 ou refonte à mi-vie du porte-avions Charles de Gaulle. C'est pourquoi il apparaît nécessaire de revenir sur les premières déclarations ministérielles. Le côté obscur des lignes budgétaires perturbent la compréhension de la ventilation des crédits pour les travaux à effectuer sur le navire-amiral. 

Le 23 octobre 2013, devant une commission élargie de l'Assemblée nationale rassemblant les membres des commissions des finances, de la Défense et des Affaires étrangères, le ministre de la Défense, M. Jean-Yves Le Drian, s'exprimait au sujet de projet de loi de finances 2014. Parmi tous les sujets, programmes et actions abordés, l'ATM 2 du porte-avions était au menu des questions des députés. Le ministre de préciser alors que "l’arrêt technique majeur du porte-avions Charles de Gaulle se déroulera, comme prévu, de septembre 2016 à février 2018 pour un coût de 1,3 milliard d’euros." 
 
Comparativement, l'ATM 1 demandait un volume financier d'environ 300 millions d'euros, notamment pour recharger les cœurs nucléaires. 
 
Ce que certains qualifient de refonte à mi-vie autant vis-à-vis de l'âge du vaisseaux (17 années (âge retenu dans le document), pour un retrait de service en 2041) que du coût annoncé. Ce volume financier représente trois FTI ou un porte-aéronefs comme le Cavour.
Sur le plan de la communication, il n'est peut-être pas très pertinent d'annoncer un chiffre d'une telle ampleur sans, justement, communiquer dessus. L'absence de justifications et d'explications aurait pu être la source d'un désastre médiatique. 

Le calendrier glissait depuis du mois de septembre 2016 à février 2017 pour le lancement officiel de cette opération majeure. Cependant, ce glissement de quelques mois seulement est très relatif au regard d'autres programmes décalés de quelques années telles les FREMM ou encore les SNA-NG. C'est dire que ce chantier est prioritaire par rapport à d'autres.

Refonte fantôme car il n'existe pas la moindre publicité sur l'ensemble des travaux à mener et leur ambition. "Dans le cadre de l’arrêt technique pour entretien majeur du porte-avions, cette opération, conduite dans une logique de stricte suffisance, vise à pérenniser les capacités actuelles du porte-avions en remplaçant des équipements ne pouvant être conservés en condition opérationnelle jusqu’à l’arrêt technique majeur n°3 (ATM3), et à intégrer des systèmes transverses arrivant à maturité à l’échéance de l’ATM2. Elle intégrera également l’évolution du groupe aérien embarqué et de son soutien (passage au tout Rafale)" (p. 419) . car il ne s'agit simplement pas de "redonner du potentiel" à la plateforme. 

Dans les projets annuels de performances, seulement deux volumes financiers sont disponibles :

Le premier touche à l'Entretien Programmé des Matériels (49 millions d'euros pour le porte-avions (p. 151) sur 637 millions alloués à la Flotte au titre des EPM). 

Le deuxième touche à l'affectation des crédits d'engagement et paiement (p. 422) quant à l'ATM 2 :
  • Les crédits d'engagement se chiffraient à 363,85 millions d'euros plus 33,76 en 2016 et 39,92 en 2017 soit 437,53 de millions d'euros.
  • Les crédits de paiement se chiffrent eux pour 223,59 millions d'euros (2016), 125,75 millions d'euros (2017), 69,34 millions (2018) et 18,85 millions (2019) soit 437,53 millions d'euros.
Rapport à l'ATM1, les dépenses sont supérieure d'environ 130 millions d'euros mais l'évaluation financière avancée par le ministre se chiffrait à 1300 millions d'euros. En additionnant l'EPM et les crédits d'engagement courant jusqu'en 2018, nous ne trouvons que 486,53 millions d'euros. Il manque 813 millions d'euros. 


Travaux connus pour la refonte du Charles de Gaulle :
  
    Installations aéronautiques
  • le réaménagement des surfaces et locaux du hangar aviation suite au retrait des SEM. "Toute la zone actuellement occupée par les Sem va être reconvertie, puisque cet appareil sera retiré du service à la mi-2016. Les laboratoires de tests et les zones de stockage permettront d’accueillir un surcroît de Rafale, car lorsqu’il reprendra la mer, le porte-avions n’aura plus qu’un seul type de chasseur." 
  • Maintenance des deux catapultes à vapeur. 

    Système de combat et senseurs
  • Central opérations refondu.
  • Système de combat rénové. 
  • Modernisation du système de surveillance centralisée des installations, des systèmes d’aide à la maîtrise des avaries, ainsi que des automates de conduite de la plateforme.
  • Les Systèmes d'Information et de Communication (SIC) seront modernisés, notamment le le réseau d’interphone de bord et le support du réseau informatique. 
  • Un radar SMART-S remplacera le DRJ-11B (comme sur les Cassard).
  • Remplacement des radars de navigation.
  • Nouvelle conduite de tir.
  • Nouveaux systèmes optroniques.
    Propulsion et plateforme
  • Les cœurs nucléaires des deux réacteurs K15 seront débarqués et rechargés. 
  • "Le secteur des cuisines va ainsi être rénové, avec l’ajout d’une zone de stockage frigorifique de 40 m2, et la cuisine des officiers mariniers supérieurs sera elle aussi totalement réaménagée."
  • Rénovation de la climatisation. 

    Infrastructures

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire