Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





29 mai 2015

"Les FREMM...seront suivies dès 2023 par la livraison des 5 FTI"

© DCNS. Le navire-concept "XWIND 400" (2014) qui présentait les dernières technologies intéressants les arsenaux.

Le ministère de la Défense, par la voix de Jean-Yves Le Drian lors d'un discours prononcé sur la base d'aéronautique navale de Lann-Bihoué, accélère le  tempo du plan naval à dix ans : Horizon Marine 2025. Lors des débats du livre blanc et les négociations sur le contrat opérationnel matérialisés par la loi de programmation militaire (2014-2019), le ministre s'était engagé à trancher en 2016 sur le format final du programme FREMM car les trois dernières unités n'étaient plus certaines d'une commande. Débat tranché avec une année en avance, le programme FTI gagnant bien deux ans sur le calendrier initial !

Nous revenons aux décisions prises en 2007 pour le programme FREMM : les trois dernières frégates survécurent encore huit années.  Elles sont remplacées par cinq Frégates de Taille Intermédiaire (F.T.I.).



Marine 2015 - Marine 2025

La maquette Marine 2015 (en annexe de la loi de programmation militaire 1997-2002) traduisait le livre blanc sur la défense de 1994 (tirant les enseignements de la fin du conflit Est-Ouest). En 1997, le CA Olivier Lajous (p. 10 dans Renaissance navale de Michel Perchoc) nous narrait l'articulation entre les différents besoins pour la composante frégates :

  • quatre frégates F11 spécialisées dans la lutte anti-aérienne ;
  • huit frégates F12 spécialisées dans la lutte anti-sous-marine ;
  • quatorze frégates F2 spécialisées dans la gestion de crise.

Le format arrêté par le livre blanc de 2008, 18 frégates de premier rang, est abaissé à 15 frégates dans celui arrêté par le livre blanc de 2013. Ce format comprend les frégates La Fayette qui, conçues comme du second rang, doivent être remplacées nombre pour nombre par cinq unités du programme Frégate de Taille Intermédiaire (F.T.I.). 

Les 15 frégates de premier rang à l'Horizon Marine 2025 comprennent les 2 navires de la classe Forbin, les deux futures FREDA, les 6 FREMM ASM, 4 frégates de classe La Fayette et peut-être 1 FTI.

Remarquons que la Marine nationale semble toujours déclaré, par rapport aux ambitions développées dans les livres blancs, pour sa composante frégate, un besoin minimal de 4 frégates de défense aérienne et de 8 frégates anti-sous-marines. Ce format sous-entend des navires conçues selon des ambitions matérielles en rapport avec les ambitions politiques. C'est-à-dire que ces deux types de bateaux recherche le haut du classement mondial des puissances navales.

Frégate de Taille Intermédiaire

Que recouvre le programme FTI ? L'actualisation de la loi de programmation militaire démontre la volonté de tirer vers le haut les frégates La Fayette, trop peu équipées eu égard aux enjeux opérationnels. Celles-ci seront modernisées pour assurer la soudure avec les futures FTI. Elle recevrait a minima un sonar (de coque ? remorqué ?). C'est bien reconnaître qu'elles demeurent des frégates du second rang.

Néanmoins, par rapport aux projections à l'horizon 2025, nous pouvons formuler l'hypothèse qu'il y a un besoin de 8 frégates ASM. Est-il donc nécessaire que toutes les frégates La Fayette reçoivent un sonar ?

Les FTI sont tombées un peu par hasard dans le domaine public. Face aux difficultés rencontrées à l'exportation à cause de la "complexité" des FREMM, DCNS réclame une frégate moins lourde. Cela se traduit par le souhait de pouvoir concevoir une nouvelle frégate de 4000 tonnes, pour venir s'intercaler entre les corvettes Gowind (3000 tonnes à pleine charge) et les FREMM (6000 tonnes). 

Le discours semble avoir porté puisqu'en dépit de l'échec cuisant... de la Frégate Modulaire de 4000 tonnes (FM400) et des succès des corvettes de classe Gowind, l'industriel obtient gain de cause. A noter qu'il fallait peut-être à DCNS absolument une nouvelle classe de frégates puisque l'industriel n'est pas certain de remporter les prochains programmes devant équiper la Marine nationale. Le programme BATSIMAR a plus de chances d'échoir à Kership (co-entreprise DCNS/Piriou) qu'à DCNS. Tout comme le programme FLOTLOG, bien taillé pour les chantiers de St Nazaire qui sont toujours demandeurs de contrats militaires pour contrebalancer les bas des cycles de l'industrie de la croisière. 

En matière de navires de surface, les prochains grands programmes qui devaient équiper les bureaux d'études de DCNS sont la succession du porte-avions Charles de Gaulle, des BPC et des frégates de classe Forbin sur la période 2030 - 2045.

En ce qui concerne les FTI, la seule indication opérationnelle officielle (dans l'actualisation de la LPM) stipule qu'elles seront "complémentaires" des FREMM. Ce qui, au regard de la définition de complémentaire dans le dictionnaire Larousse, signifie des navires égaux aux FREMM. 

Quelles options ?

DCNS communique une première idée de ce que pourraient être les frégates de taille intermédiaire : "La nouvelle frégate, développée et réalisée par DCNS, sera un navire de combat de premier rang. Cette frégate présentera les atouts d’une solution modulaire, robuste, simple à l’usage et dotée d’une capacité opérationnelle inégalée sur le marché. Adaptée aux besoins de la Marine nationale et des marines de nombreux pays, la nouvelle frégate DCNS bénéficiera des solutions technologiques les plus avancées et notamment d’un radar à panneaux plans."
Premièrement, il y a plus que manifestement la volonté de maintenir la dynamique du tissu industriel et d'alimenter les bureaux d'études, notamment pour être capable de continuer à concevoir des navires à la pointe de l'armement naval. Bien qu'il faille souligner qu'il y a toute les chances que ce soit la partie flotteur qui soit améliorée et non pas les systèmes d'armes actuels des FREMM. 

Deuxièmement, cette nouvelle classe de frégates est l'occasion d'aborder des capacités qui pourraient conduire à des ruptures, à l'instar des armes à énergie dirigée. Est-ce que les canons électrique, électromagnétiques et les lasers sont des armes devenues indispensables ? Ou encore les roquettes de gros calibres (LRU ?), les pièces d'artillerie navale pour appuyer une action aéroterrestre ? Les grenades ASM ? Les munitions guidées de précision ? Tout ceci suppose une évolution de l'architecture navale afin de satisfaire à leurs exigences en matière de gestion de l'énergie. Tout comme la gestion des méga données navales arrivent à maturation. 

Troisièmement, c'est la grande question que de choisir entre des croiseurs et des flottilles. L'actuelle décision incline à penser que les FREMM seront progressivement affectées aux missions les plus lointaines, les plus endurantes et les plus exigeantes en matière de maîtrise des milieux maritimes (accompagnement des groupes amphibies et aéronaval, stations navales lointaines, etc).

Quatrièmement, l'autre versant de la question précédente est le positionnement des FTI. Seront-elles au bout du compte des navires égaux aux FREMM dans une enveloppe de 4000 tonnes ? C'est ce que suggèrent fortement les très rares indications officielles. 

Cinquièmement, il y a aussi de la place pour remplacer les frégates des classes La Fayette et Floréal par un même navire modulaire (nous reprenons les grandes lignes plaidoyer de Benoist Bihan pour de nouvelles flottilles, DSI HS n°14). 

Il porterait alternativement un système d'armes anti-sous-marin ou de défense aérienne selon les missions. Il naviguerait sans l'un ou l'autre de ces systèmes comme une frégate de surveillance dotée au minimum de capacités défensives. Ces bateaux pourraient soient participer à un groupe naval devant agir dans un contexte de haute intensité ou agir seul dans un contexte de crise. 

La cible de ce programme serait fonction du nombre de coques de coques et de systèmes d'armes commandables selon l'enveloppe financière allouée. Avec un seuil minimal pour respecter le contrat opérationnel. Cette composition offrirait la possibilité de marier les besoins d'un outil naval hauturier tourné vers la projection avec l'armement des stations navales lointaines. Le tonnage serait fonction alors des contraintes techniques pour porter l'un ou l'autre de ces systèmes d'armes et pour suivre les escadres ou patrouiller au loin. 


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